Monday, September 21, 2009

La fausse pérennité de l'électron?

Depuis longtemps je transcris dans mes carnets mes réflexions personnelles, un peu comme le faisait Marc-Aurèle, pour tenter de figer dans le souvenirs mes pensées furtives avant qu'elles ne sombrent dans l'oubli. Pendant des années, trop occupé à vivre ma vie, j'ai négligé de le faire et, depuis peu, je blogue au lieu de noircir des carnets. Mais cela semble parfois bien futile. Serait-ce une fausse impression que d'ainsi aspirer à une plus grande pérennité, espérant être lu par un plus grand nombre de lecteurs alors que tout ces mots ne sont qu'électron fragiles et que l'encre sur le papier des carnets survivra, dans l'obscurité certes, certainement plus longtemps? Le blogue a démocratisé la capacité d'expression en donnant à tous une voix, mais celle-ci n'est guère plus entendue que le silence de l'écrit tant qu'elle se perd dans la cacophonie de la toile que tissent les pensées de tous et chacun.

Bloguer ou ne pas bloguer, là est la question. Il y a-t-il plus de noblesse d'âme à subir l'affront des possible commentaires outrageants ou s'armer contre une mer de silence et écrire dans la solitude? Penser, écrire, rien de plus. Simplement épancher nos maux du coeur et les milles petites tortures que la société nous fait subir. Penser, écrire, être lu peut-être. Oui là est l'embarras, car quelle genre de pensées peut-il nous venir lorsque l'on se tiens à l'écart des autres, dans une quelconque mort sociale? Voilà qui devrait mettre fin au débat. Inutile de risquer un ulcère avec ce genre de réflexions futiles. Pourquoi se donner tant de peine à réfléchir, à coucher sur papier nos élucubrations, les écrire et ré-écrire, paufiner notre style si ce n'est la crainte de l'oubli et de la solitude? Ainsi, l'espoir d'être un jour lu et compris par les autres nous fait supporter toutes les douleurs de la création pour nous confier aux silencieux carnets et, parfois également -- se détournant de possible entreprises littéraires d'envergures -- pour lâchement bloguer les pâles reflets de nos pensées. (pardonnez-moi cette parodie lyrique shakespearienne)

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