Thursday, October 15, 2009

Plus ça change, plus c'est pareil!

Pour faire suite à mon commentaire sur la campagne électorale de l'exécutif syndical du SFMM (en passant: merci au cent-soixante personnes qui ont visité mon blog depuis), voici un autre commentaire sur le résultat des dites élections:

Malheureusement, les résultats préliminaires que j'ai entendu hier soir semblaient annoncer un taux de participation très bas (dans les 30-40%) et une confortable victoire pour l'équipe en place, AccèsCible.

(Cliquez le lien ci-dessous pour avoir tout les détails de ce que j'en pense…)


J'ai d'abord été très surpris de ce résultat. Tout les collègues fonctionnaires à qui j'ai parlé au travail ces dernières semaines (tous sans exception!) me disaient qu'ils étaient tanné du mauvais travail de l'équipe en place et qu'ils voulaient du changement. Pas une seule personne ne m'a avoué qu'il/elle voterait pour l'équipe en place. Comment est-ce possible?

Et les chiffres eux-même sont bizarres (bon, il faudra attendre des résultats officiels, sinon définitifs pour vraiment se prononcer, mais…). Ils sembleraient y avoir d'étranges disproportions dans les résultats préliminaires des votes pour Du 109 au 429 et Pierre Gélinas (qui se présentait à la présidence de l'exécutif pour le 109) semble avoir reçu moins de votes qu'il en avait eut à l'élection précédante (où il s'était présenté seul, sans le support d'une équipe comme il l'a fait cette fois-ci avec Du 109 au 429). Comment, avec plus de visibilité et le support d'une équipe, a-t-il pu recevoir moins de vote? A prime abord, cela semble incompréhensible.

Toutefois, je crois qu'il est possible d'y voir un début d'explication sans nécessairement avoir recourt à des accusations partisannes. Ma bonne nature me fait exclure, a priori, l'usage d'actes illégaux ou inappropriés à proprement parler. J'y vois plutôt le résultat combiné de quatre facteurs:
  • l'équipe Du 109 au 429 a peut-être été un peu naïve et pas assez expérimentée en magouille syndicale. Car on le sait bien, dans ce milieu là, tout les coups sont permis. Ils ont commencé leur campagne un peu sur le tard et ont sans doute hésité à utiliser des tactiques discutables. Un bon vieux cas de “the good guys always finish last.”
  • l'équipe Du 109 au 429 avait tout les désavantages de la position de “challenger.” L'équipe AccèsCible a eut plus de dix ans pour se faire connaitre et établir des liens d'influences. Ils pouvaient aussi profiter de leur libération syndicale pour faire campagne. Ils avaient donc beaucoup plus de temps, de visibilité et de moyens. D'où les beaux pamphlets couleurs et un très grand nombre de militants pour rencontrer les travailleurs, être présent sur les lieux de vote et de comptage, et distribuer des tracts à l'entrée de bureaux de votation, etc. C'était peut-être aussi à l'avantage des AccèsCible d'être dirigé par une femme (ça parait donc tellement mieux)...
  • cette fois-ci, l'équipe AccèsCible a quand même sentis l'eau chaude et ils ont défendu leur confortables derrières (confortables pcq bien assis sur d'excessifs salaires) avec la force de détermination d'un fonctionnaire calabrais. Et pour désespérément défendre leurs moelleuses positions, ils ont eut recourt à toutes les tactiques, sinon illégales mais certainement déloyales, qui sont de bonne guerre en milieu syndical: limiter l'information électoral, tenter de discréditer l'adversaire avec de la désinformation (si le 109 au 429 est élu vous pouvez dire adieu à l'équité salariale, etc.), faire de l'obstruction (en tentant d'empêcher l'adversaire de rencontrer les travailleurs), distribuer de belles cartes de rappel couleur à l'entrée des bureaux de votation (les gens aiment donc ça les beaux dépliants couleurs vides de sens), faire sortir le vote de LEUR supporteurs à tout prix par l'utilisation de chaînes téléphoniques, en leur offrant le transport (ou “busing” -- j'ai entendu dire que certain s'étaient même fait payer le taxi!), etc.
  • par les temps qui court les électeurs, quels qu'ils soient, sont par nature désillusionnés et paresseux (“Ça sert à quoi d'aller voter, c'est toute du pareil au même anyway”). Même s'ils sont déçu du travail de leur repésentant, et tout aussi convaincu qu'il faut du changement, si le jour de l'election venu il fait froid et le temps est maussade, ils perdent leur détermination et trouvent toutes sortes d'excuses pour ne pas sortir voter. Alors beaucoup trop de syndiqués ont préféré resté douillettement chez eux ou au travail plutôt que de se battre pour le changement qu'ils désiraient. Et il ne faut pas oublier le fait qu'il y avait encore des gens qui n'étaient même pas au courant qu'il y avait des élections pour l'exécutif syndical et cela grâce au mauvais travail de communication fait par le syndicat lui-même! C'était tout à l'avantage de l'équipe en place, puisque l'on sait bien qu'un taux de participation bas favorise toujours l'équipe sortante.
C'est là la situation et on ne peut rien y faire. Il faut l'accepter. Toutes mes félicitations au gagnant et à son bilan concluant d'inaction. On va continuer d'avancer… vers le précipice et à se faire fourrer tant par l'employeur que par le syndicat. C'est correcte. C'est ça la beauté de la démocratie: elle nous donne plein de merveilleux droits, dont celui de se tromper. Les Américains ont bien réélu George Bush en 2004…


David contre Goliath:
l'intelligence ne peut pas toujours l'emporter sur la force brute…

Quand à moi, je n'ai pas crains la froidure de l'automne et j'ai déployer bien des efforts pour aller voter… Tout d'abord, comme je l'ai mentionné il y a quelques jours, il me fallait trouver où je devais voter et si je pouvais obtenir une heure de libération pour le faire. Comme tout était fermé le lundi de l'Action de Grâce, je n'ai eu que mardi pour appeller le secrétariat d'élection et exposer mon problème. On me répond qu'on ignore la réponse (bravo les filles, continuez votre bon travail!) et me suggère soit d'appeller la directrice syndicale de mon arrondissement, soit Mme Sylvie Archetto, la présidente d'élection. On me transfert finalement à Mme Archetto mais j'aboutis plutôt sur la boite vocale des retraités du syndicat. J'essaie de contacter la directrice syndicale de mon arrondissement mais tombe sur la boite vocale d'une autre personne à la régie des bâtiments. Je rappelle au secrétariat d'élection et on me transfert, cette fois-ci avec succès, à Mme Archetto qui me dit que je peux voter dans n'importe quel des treize bureaux de votation mais qu'il me faudra d'abord rencontrer le directeur de salle pour demander à être rayé de la liste du bureau de mon arrondissement port d'attache.

Pour ce qui est de la libération, Mme Archetto me dit que c'est une question syndicale (doh!) et qu'il me faut plutôt contacter ma directrice syndicale. Après un autre essai infructueux pour la rejoindre, je contacte donc le représentant syndical de mon ancienne bibliothèque (car il n'y en a pas à la bibliothèque où je travaille actuellement). Il me rappelle plusieurs fois pour me mettre au courant de ses démarches et, après un palabre avec la directrice syndicale de l'arrondissement de mon ancienne bibliothèque, on me dit que, oui, j'ai droit à l'heure de libération même si ce jour là je commence à travailler en début d'après-midi. Mais avant que j'ai le temps d'appeller la bibliothécaire du lieu où je doit travailler le jour de l'élection pour s'entendre sur l'heure de libération, on me rappelle pour me dire que, non, après tout je n'y ai pas droit.

Le jour de l'élection, mercredi, je prend donc du temps sur mon autre travail (où je ne suis pas syndiqué, heureusement!) pour aller voter. La veille et le matin même j'ai voulu vérifier l'addresse du bureau de votation mais à aucun de ces moments je n'ai pu accéder à l'information sur le site du syndicat (mon internet fonctionnait pourtant parfaitement). Heureusement, le site du 109 au 429 offrait la même information. J'ai quelques difficulté à me rendre car Google ne m'a pas donné le bon horaire d'autobus (c'est bien la première fois que cela arrive). A l'entrée du bureau de votation je me fais accueillir par deux dames de l'équipe AccèsCible qui me remettent une belle carte de rappel. Il n'y a personne de l'équipe Du 109 au 429 (à ce moment là du moins). Au bureau même, je présente mes pièces d'identité (de la ville et du syndicat) et rencontre le directeur de salle. Beaucoup de gens sont apparement dans la même situation que moi et le directeur de salle a de la difficulté à contacter le bureau de votation de mon port d'attache pour me faire rayer de leur liste. Après un délais, j'obtiens l'autorisation et je peux finalement aller voter. Je me suis fais dire que ce genre de délais a causer des “embouteillage” à plusieurs bureaux de votation et de nombreux syndiqués, exaspéré par la piètre organisation, ont quitté sans même voter. Je prends ensuite le chemin de mon travail en bibliothèque (heureusement que je n'ai pas eu de libération car ça m'a pris bien plus qu'une heure!) mais je manque la correspondance de l'autobus et doit marcher une demi-heure dans le froid. J'arrive finalement à la bibliothèque, essouflé, avec quelques minutes de retard et on me dit que, ben oui, j'avais droit à la libération et qu'on m'avait même réservé du temps un peu plus tard en après-midi! C'était là la culmination de mon cauchemard syndical. Et après ça on me demande pourquoi j'étais si déterminé à voter contre l'Équipe “AccèsCible.” Faut vraiment être inconscient!

Tout ceux qui ont été paresseux et ne se sont pas déplacé pour aller voter ont, quand à moi, perdu le droit de se plaindre du syndicat. Ils n'ont que ce qu'ils méritent: un syndicat médiocre qui ne fera jamais de véritable effort pour défendre les droits des travailleurs.

Si le concept de parti d'opposition n'existe pas au sein d'un exécutif syndical, il faudra donc l'inventer. Le combat pour une véritable démocratie syndicale ne se termine pas pour autant. “Hasta la victoria siempre” disait le Che. Je suis sûr qu'il y aura toujours des gens pour exposer les cafouillages du syndicat, pour proposer des solutions et vocaliser ce que beaucoup pensent mais n'osent dire. En attendant une prochaine élection, surveillez donc le site internet Du 109 au 429, ainsi que les prochaine éditions du Colvert et portez attention aux résistants qui prendront la parole dans les assemblées. Car c'est eux qui défendront vraiment vos droits…

Malheureusement, je crains que les électeurs soient tout aussi timides aux élections municipales et que l'on se retrouvent là aussi avec un résultat similaire: un bas taux de participation et la réélection du candidat sortant, soit Gérald Tremblay… Mais ça ne m'empêchera pas d'aller voter!

2 comments:

Anonymous said...

Bonjour,

J'aimerais savoir quelque chose : s'il y a des doutes sur les résultats des élections, (et personnellement j'en ai de sérieux), est-il possible d'avoirt recours à un médiateur qui pourrais vérifier les bulletins de vote (s'ils n'ont pas été jetés) ?

Lady M

clodjee said...

Ça c'est une question à poser à la présidente d'élection, Mme Sylvie Archetto (514 842-9463), ou à discuter avec les gens Du 109 au 429 (contact@du109au429.org). Moi, je suis juste un humble commentateur indépendant: J'observe et je dis ce que j'en pense...