Wednesday, July 27, 2016

Haikus par Soseki

“Si Sôseki le romancier est de longue date traduit et commenté chez nous, une part plus secrète et à la fois plus familière de son œuvre nous est encore inconnue. Sôseki a écrit plus de 2500 haikus, de sa jeunesse aux dernières années de sa vie : moments de grâce, libérés de l’étouffante pression de la vie réelle, où l’esprit fait halte au seuil d’un poème, dans une intense plénitude.”

“Affranchis de la question de leur qualité littéraire, ils ont à mes yeux une valeur inestimable, puisqu’ils sont pour moi le souvenir de la paix dans cœur… Simplement, je serais heureux si les sentiments qui m’habitaient alors et me faisaient vivre résonnaient, avec le moins de décalage possible, dans le cœur du lecteur.“

“Ce livre propose un choix de 135 haïkus, illustrés de peintures et calligraphies de l’auteur, précédés d’une préface par l’éditeur de ses Œuvres complètes au Japon.”

(Texte du site de l'éditeur; voir aussi la couverture arrière)

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J'ai déjà introduit le haiku quand j'ai commenté Cent sept haiku par Masaoka SHIKI, cet auteur même qui a encouragé Sōseki à écrire et l'a initié aux haïkus. Né Kinnosuke Natsume à l'aube de l'ère Meiji, en 1867, il prendra le pseudonyme de «Sōseki» en 1888 (utilisant les deux premiers charactères d'une expression chinoise attribuée à Liu Yiqing: 漱石枕流 / shù dàn zhěn liú ou sōsekichinryū en japonais, littéralement «Se rincer la bouche avec une pierre et faire de la rivière son oreiller»). [ci-contre: p. 43]

Natsume Sōseki (夏目 漱石) deviendra l'un des auteur emblématique du Japon moderne. Après avoir étudié la littérature anglaise à l'Université de Tokyo, il part enseigner à Matsuyama (1895), puis à Kumamoto (1896), avant de passer trois ans d'études en Angleterre (1900-03) et de finalement succèder à Lafcadio Hearn à la chaire de littérature anglaise de l'université de Tokyo. Toutefois, il quitte ce poste en 1907 pour se consacrer à l'écriture. On lui connait plus d'une vingtaine d'ouvrages dont principalement Je suis un chat (吾輩は猫である / Wagahai wa neko de aru, 1905), Botchan (坊っちゃん, 1906), Sanshirô (三四郎, 1909), Et puis (それから / Sorekara, 1909), La porte (門 / Mon, 1910), et Choses dont je me souviens (思い出す事など / Omoidasukoto nado, 1910-11). Son importance dans la littérature japonaise est soulignée par le fait que son portrait apparait sur le billet de 1 000 yens.

Haikus est un ouvrage assez simple qui se lit très rapidement. Les petits poèmes sont typiquement présenté trois par page, agrémentés de peintures et de calligraphies par Sōseki. Dans mon commentaire de Cent sept haiku, j'ai déjà mentionné ma déception de ne pas ressentir la profondeur de la pensée ou des sentiments de l'auteur que l'on s'attendrait à retrouver dans cette forme de poésie. Il est toutefois intéressant d'essayer de comprendre ce que l'auteur désir exprimer. C'est un bel ouvrage et j'ai particulièrement apprécié les illustrations de l'auteur (ci-contre: p. 23) ainsi que la préface et les notes qui lévent un peu le voile sur les intensions et le parcours de Sōseki.

Somme toute c'est une très bonne lecture de chevet et pas nécessairement que pour les amateurs de culture nippone ou de poésie.

Haikus, par Sōseki (traduits par Elisabeth Suetsugu). Arles, Éditions Philippe Picquier, janvier 2002. 144 pages, 14.5 x 23.0 x 1.0 cm, 8,00 € / $32.95 Cnd, ISBN 2-8097-0125-8. Lectorat: pour tous!

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