“Du mercredi 7 janvier au vendredi 9 janvier 2015, une série d’attentats a été perpétrée en France : plusieurs artistes et collaborateurs de la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo, ainsi que des membres des forces de l’ordre et de la communauté juive, ont perdu la vie dans des circonstances tragiques.”
“En réponse, des dessinateurs de presse et auteurs de bande dessinée du monde entier ont réagi spontanément à ces événements.”
“Émouvants, poétiques, humoristiques, violents, satiriques… 183 dessins de 173 auteurs ont été rassemblés dans un recueil intitulé La BD est Charlie : hymne à la liberté d’expression permettant de témoigner de l’incroyable solidarité artistique que ce drame a suscité.”
“À l’initiative du groupe BD du Syndicat National de l’Édition, cet ouvrage est réalisé au profit des familles des 17 victimes des attentats, à qui sera reversée l'intégralité des bénéfices. Il a été publié conjointement et solidairement par les maisons d'édition de bande dessinée françaises qui ont offert gracieusement leurs services.”
“Dessinateurs, éditeurs, diffuseurs offrent tous leurs droits et leurs services, imprimeurs, papetiers, distributeurs travaillent à prix coûtant.”
«L'humour est un coup de poing dans la gueule.»
[ Texte du site de l'éditeur et de la couverture arrière ]
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Ce “recueil est voué au dessin” et est dédié aux victimes des attentats : Frédéric Boisseau, Philippe Braham, Franck Brinsolaro, Jean Cabut dit Cabu, Elsa Cayat, Stéphane Charbonnier dit Charb, Yohan Cohen, Yoav Hattab, Philippe Honoré dit Honoré, Clarissa Jean-Philippe, Bernard Maris, Ahmed Merabet, Mustapha Ourrad, Michel Renaud, François-Michel Saada, Bernard Verlhac dit Tignous, et Georges Wolinski dit Wolinski. Cliquez sur les liens pour découvrir et vous souvenir (com-mémorer) qui étaient chacunes de ces victimes. Ce sont eux qui doivent être célébré. Je ne crois pas que l'on ait un devoir de mémoire envers les barbares qui ont perpétré ces actes sanguinaires au nom d'une idéologie et d'une religion qu'ils ne comprenaient probablement pas vraiment. [ci-contre: page 6]
Je crois qu'il est tout a fait louable de vouloir rassembler les caricatures produites en réaction aux attentats de janvier 2015 et de le faire au profit des victimes. Malheureusement ce n'est qu'une sélection et la qualité de l'ensemble est très variable. La plupart des caricatures marquantes qui ont été publié dans les journaux ou sur les réseaux sociaux dans les jours qui ont suivi s'y retrouvent (mais pas toutes) mais certaines sont plutôt médiocres (c'est quand même pas aussi pire que la plupart des dessins non-retenu!). J'ai bien aimé celle du crayon brisé qui devient deux crayons (par Lucille Clerc) ou celle du terroriste qui se justifie en disant “he drew first” (par David Pope). Je me souviens d'avoir vu d'excellentes caricatures en ligne qui ne s'y retrouvent pas. Dommage. Toutefois on peut retrouver l'intégralité (?) des dessins soumis sur les albums de la page Facebook du Festival international de la bande-dessinée d'Angoulême (album 1, album 2 et album 3).
Ce que j'ai bien aimé c'est qu'il n'y a pas que des caricatures hommages ou du genre “la lutte continue” mais aussi, dans le même esprit bête et méchant de Charlie Hebdo, des caricatures qui critiquent l'hypocrisie ou les excès dans les réactions aux attentats.
C'est donc plutôt moyen dans l'ensemble mais cela fait tout de même une assez bonne (mais très brève — ce ne sont que des dessins après tout) lecture de chevet apte à susciter un peu de réflexion.
On a beau critiquer, comme l'a fait le Pape François, l'aspect provocateur de l'humour à la Charlie Hebdo, mais on ne pourra jamais interdire la satire. Je l'ai déjà dit, je suis également de tout coeur avec la France qui proclame la liberté d'expression à tout prix (sauf, bien sûr, dans le cas de discours haineux). J'ai aussi beau être partisan de la sécularité, il ne faut tout de même pas oublié que cela inclut la liberté de religion (tant pour l'un que pour l'autre). Il faut simplement trouver une bonne balance entre les deux. Quand on vous insulte, si l'on dit des choses désagréable à votre égard, ou à l'égard de ce qui vous est cher, on peut argumenter, raisonner, faire valoir son point de vu divergeant, à la rigueur ignorer l'affront, mais il ne faut jamais au grand jamais répondre par la haine et la violence. C'est un principe primordial de civilité.
La satire de Charlie Hebdo s'accepte plus facilement quand l'on comprend d'où vient cette attitude insolente et irrévérencieuse. Cavanna, cofondateur avec le Professeur Choron de Hara Kiri et Charlie Hebdo, nous l'explique un peu en préface de l'ouvrage:
“(…) nous n'avions pas l'intention de faire de l'humour (…) mais bien de rire, de rire et de faire rire sans entraves, sans tabous et sans prétendre réformer les moeurs ou la morale, Rien n'est sacré. Pas même le bon goût. Pas même le militant. Surtout pas le croyant. Ne croyant à rien de transcendant, nous n'avions rien à respecter. L'humour est un coup de poing dans la gueule. Cette phrase, que je revendique, fut notre profession de foi. Rien n'est tabou, rien n'est sacré. (…) nous riions de tout et de tous. Le rire est brutal, provocateur, imprévisible, injuste, sans pitié. Il ne venge, ne punit ni ne juge. Il s'en fout.”
La BD est Charlie, Collectif. Grenoble, Glénat, février 2015. 17 x 24 x 1,4 cm, 176 pg., 10,00 € / $22.95 CAN. ISBN: 978-2-344-00934-5. Suggéré pour lecteur adolescent (14+).
Pour plus d'information vous pouvez consulter les sites suivants:
La BD est Charlie © 2015, multi-éditeurs.
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