“Satsuki n’arrive pas à oublier Lucius, qui s’est subitement volatilisé sous ses yeux… Elle se lance sur ses traces et décide d’entreprendre des fouilles archéologiques à Baïes, dans l’espoir d’y exhumer un indice qui lui permettrait de se rapprocher de Lucius à travers le temps… Notre héros, quant à lui, est de retour dans la Rome antique et s’attèle à la construction d’un grand site thermal dans cette même ville, mais deux millénaires plus tôt, alors même que l’empereur Hadrien risque de succomber à sa maladie à tout moment…”
[ Texte du site de l'éditeur; voir aussi la couverture arrière ]
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ATTENTION: Peut contenir des traces de “spoilers”! Les personnes allergiques à toutes discussions d'une intrigue avant d'en avoir eux-même prit connaissance sont vivement conseillé de prendre les précautions nécessaires pour leur sécurité et devraient éviter de lire plus loin.
J'ai déjà introduit cette intéressante série historique et humoristique dans un billet consacré aux cinq premiers volumes et dans un autre billet (en anglais) j'en ai introduit les adaptations animée et cinématographique. Je vous réfère donc à ces billets pour plus de détails sur cette série.
Thermae Romae (テルマエ・ロマエ / ce qui signifie les thermes, ou bains, romains en latin), écrit et illustré par Mari Yamazaki, a d'abord été prépublié en feuilletons par Enterbrain dans leur magazine mensuel de manga seinen Comic Beam (entre février 2008 et avril 2013) avant d'être compilé en six tankōbon (volumes; paru entre novembre 2009 et juin 2013). La traduction française est publiée par Casterman (Collection Sakka) depuis mars 2012 et ce sixième et dernier volume est paru en octobre 2013. [ci-contre: pg 3]
Lucius Quintus Modestus est un architecte romain du IIe siècle qui voyage mystérieusement dans le Japon moderne (grâce aux bains) chaque fois qu'il est en manque d'idée pour concevoir une nouvelle réalisation, toujours plus innovatrice que la précédente. Cette fois, à la demande d'Hadrien, il doit rénover les installations thermales de la ville balnéaire de Baïes. Au cours de ses voyages spatio-temporels, il a développé une relation romantique avec Satsuki, une jeune japonaise férue d'histoire antique. Toutefois la disparition de Lucius, qui est retourné dans la Baïes du IIe siècle afin d'en terminer les thermes avant la mort du l'empereur, laisse Satsuki dans le désarroi. [ci-contre: pg 5] Elle fait faire des recherches par ses étudiants afin de trouvé trace de Lucius dans l'histoire mais sans résultats. Pendant ce temps, Lucius consacre toutes ses énergies pour edifier des thermes splendides à Baïes avant que la maladie n'ait raison d'Hadrien. Il confie aussi la vérité sur ses périples au jeune Marcus.
Satsuki réalise que la seule façon de trouver de l'information serait de faire des fouilles archéologiques à Baïes. Un collègue d'Oxford veut bien l'aider, mais il faut d'abord qu'elle trouve les fonds nécessaire, ce qui représente une somme très importante. Toutefois, grâce aux nombreux contacts mystérieux de Tetsuzô, son grand-père, elle réussi à financer les recherches. [ci-contre: pg 109] Mais c'est au tour du grand-père de voyager dans la Baïes antique. Sa renommée de masseur miracle s'y répand rapidement et l'on fait appel à lui pour prolonger les jours de l'empereur. Au moment où il entr'aperçoit Lucius aux thermes, il se retrouve transporté aux bains publiques de l'auberge Tôrinkan, au Japon. Les fouilles révèlent rapidement les traces du passage de Lucius et l'influence de la culture thermale japonaise (que seule vraiment un japonais peut comprendre). Se rappelant l'expérience de son grand-père, Satsuki se jète dans la source thermale qui jadis alimentait les bains de Baïes, espérant être transporté auprès de Lucius... Le stratagème fonctionne mais elle est rapidement faite prisonnière par des marchands d'esclaves!
Heureusement, le jeune Marcus Aurelius, qui passait par là pour se trouver un esclave brillant pour le servir lors de son séjour à Baïes, entend Satsuki appeller Lucius à l'aide. Il reconnait en elle l'un de ces “visages plats” dont Lucius lui a parlé et la sauve des griffes des marchands d'esclave. Il accepte de l'amener auprès de Lucius, qui est aux bains de la résidence secondaire de l'empereur, mais elle ne peut pas le voir maintenant car l'empereur, mourant, est en train de prendre son dernier bain! “Chez nous, citoyens romains, les choses importantes se disent dans les bains. (...) Il me suffit d'un bain... pour éprouver la joie profonde d'être né. (...) Continue... à bâtir des havres de paix pour les romains.” L'empereur, reconnaissant envers Lucius pour avoir construit la station balnéaire idéale, lui meurt dans les bras. Encore sous le choc, il marche sur la plage et aperçoit Satsuki. Il s'élance vers elle et l'enlace. Les amoureux sont enfin réuni! Un peu plus tard, Antonin succède à Hadrien comme empereur et Tatsuki donne un fils à Lucius.
Si la série dans son ensemble est très bonne, ce dernier volume est plutôt décevant. Le récit laisse en plan certain aspect de l'histoire--qu'arrive-t-il au grand-père? Au cheval Hanako? Aux gens du village d'Itô? À Marc-Aurèle? (Quoique l'auteur promet de mener chacune de ces histoires à terme dans un prochain manga)--et nous offre une fin un peu trop prévisible (quoique ce soit une belle fin). Plus grave, le dessin semble être de moindre qualité et on ne retrouve aucunes planches en couleurs. Il y a bien sûr toujours de superbe arrières-plans et on retrouve encore un certain réalisme dans le dessin, mais le tout semble un peu plus bâclé, comme si l'artiste voulait en finir rapidement avec la série et passer à autre chose. C'est bien dommage.
Malgré tout, comme je l'ai déjà dis, ce manga est, pour moi personnellement, particulièrement intéressant et amusant car il allie mes plus grands amours: le Japon et la Rome Antique, l'histoire et le manga! Qui plus est, il met en scène une période de l'histoire romaine qui m'est chère (la “dynastie” des Antonins, particulièrement Hadrien et Marcus Aurelius). Sans être académique, le manga offre une certaine rigueur historique. Chacun des chapitres est suivi de commentaires et de notes explicatives par l'auteur. Donc, en plus d'être un divertissement agréable, Thermae Romae nous offre beaucoup d'information tant sur la culture japonaise que romaine (qui, étrangement, semblent comporter quelques points communs!). En conclusion, si vous aimez les manga historique, les bains et l'empire romain, ce manga est définitivement pour vous. Je vous le recommande chaudement!
Thermae Romae, vol. 6, par Mari Yamazaki. Paris, Casterman (Coll. Sakka), octobre 2013. 13.2 x 18.0 x 1.6 cm, 194 pg., 7,50 € / $13.95 Can. ISBN: 978-2-203-06207-8. Sens de lecture original japonais. Recommandé pour jeune adulte (14+).
Pour plus d'information vous pouvez consulter les sites suivants:
Thermae Romae © 2013 Mari Yamazaki. © Casterman 2013 pour la présente édition française.
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