“Rivalités entre les différentes factions de l’université, machinations politiques et luttes fratricides, Angelo va partager les années de formation d’un jeune homme en passe de devenir l’un des personnages les plus fascinants de l’Histoire. À ses côtés, il croisera le chemin de certains de ses contemporains les plus célèbres, de Christophe Colomb à Machiavel en passant par Léonard de Vinci…”
“Fuyumi Soryo lève le voile sur le destin hors du commun de l’énigmatique Cesare Borgia dans un manga d’une richesse historique rare, tout simplement passionnant.”
[ Texte du site de l'éditeur et de la couverture arrière ]
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Fuyumi Soryo est une mangaka de renom avec plus de trente ans de carrière. Issue de la famille d'un maître de Nô et ayant déjà très jeune un intérêt pour le dessin (de chevaux particulièrement), elle participe à un concours organisé par Shogakukan afin de financer ses études de mode. Elle fait ses débuts en 1982 avec Hidamari no hômonsha (ひだまり の 訪問者 / lit. “visiteur des lieux ensoleillés”) et, après plusieurs succès shōjo comme Boyfriend (1985-88, 10 vols) et Mars (1996-2000, 15 vols), elle s'attaque à des sujets un peu plus sérieux et passe au magazine seinen Morning où elle publie Eternal Sabbath (2002-04, 8 vols) et Cesare: Il creatore che ha distrutto (チェーザレ 破壊の創造者 / Chēzare hakai no sōzō-sha / lit. “César [Borgia]: le créateur qui détruit”). Prépublié en feuilleton dans le mensuel Morning, il a (depuis 2005 et jusqu'à maintenant) été compilé en dix volumes (tankōbon) chez Kōdansha. La série, toujours en cours, a été traduite en français par Ki-oon et six volumes sont paru jusqu'à maintenant (le volume six étant paru en novembre 2013 et le sept est à paraître en janvier 2014). [ci-contre: pg 9]
Cesare est un drame historique qui raconte les années formatrices de César Borgia, personnage historique controversé, alors qu'il étudie à l'Université de Pise. Écrit sous la supervision de Motoaki Hara, un spécialiste de la Renaissance Italienne et tout particulièrement de Dante Alighieri, ce manga fait également un portrait assez précis et authentique de l'époque--en tout cas suffisamment pour être recommandé par le magazine français Historia (d'ailleurs peu de manga comportent une bibliographie exhaustive!). Le site de l'éditeur français, Ki-oon, offre un extrait d'une vingtaine de pages d'un volume ultérieur (le deuxième ou troisième) ainsi qu'une “bande-annonce” :
Cesare se fait désirer en trailer ! by Ki-oon
Le premier volume débute en novembre 1491, alors qu'Angelo da Canossa entreprend sa première journée à l'Université de Pise. Son grand-père, un maître maçon de talent, ayant acquit l'admiration de Lorenzo de Medici, celui-ci le remercia en devenant le mécène d'Angelo et payant ses études en Droit Canon. D'origine modeste et d'une naïvité d'ingénu, Angelo ne connait pas grand chose aux protocols qui gèrent la vie des jeunes aristocrates qui sont ses collègues d'université et ne cesse de se mettre dans l'embarra au point d'encourir de mortels dangers. Tout aussi brillant et érudit qu'il soit, il doit faire attention de ne pas offenser en respectant sa position tant en relation avec le fils de son mécène, Giovanni, qu'avec les différents cercles qui réunissent ses collègues selon leur origine (le cercle des Florentins, auquel il appartient, ainsi que celui des Espagnols et des Français) ou même envers les zones d'influences des différentes familles de puissants (les Médicis qui contrôlent l'est de la ville, les Riario, ennemi juré des Médicis, qui contrôlent l'ouest, et les Dominicains, disciples de Savonarole, qui contrôlent le sud) qui forment autant de factions qui se divisent ou se disputent le pouvoir. [ci-contre: pg 34]
Lors d'une randonnée équestre qui tourne mal, Angelo fait par hasard la rencontre de Cesare. Celui-ci lui sauve la vie et lui offre de lui apprendre à monter Rémus, le cheval plutôt fougueux que lui a prêté son excellence Giovanni. À leur prochaine rencontre, Angelo lui rappel son offre et reçoit ainsi un entrainement de la part de Cesare et de son fidèle second, Michelotto (Miguel) da Corella. Le soir, au réfectoire, alors qu'Angelo insulte sans le vouloir Henri, du cercle des français, Cesare vient une fois de plus à son aide en empêchant Henri de le poignarder et calmant l'assemblée par son talent oratoire. Angelo découvre que son honnêteté naïve peut lui être dangereuse et que toute vérité n'est pas bonne à dire quand les tensions politiques sont tendues. Plus tard dans la nuit, alors qu'Angelo remercie Cesare de lui avoir sauvé la vie (encore), ils sont attaqué par une troupe masquée (les français qui cherchent vengeance pour la double insulte d'Angelo et Cesare). Pendant le combat, qui se déroule sur un pont, Angelo tombe dans les eaux du fleuve Arno. Cesare l'invite chez lui pour se changer et ils discutent. Peu après, alors que Michelotto le raccompagne chez lui, il explique à Angelo ses origines, ainsi que l'histoire de la famille de Cesare. Au matin, Roberto rappel à Angelo qu'il ne devrait plus visiter Cesare chez lui, car celui-ci loge en fait dans la demeure de l'archevêque Raffaele Riario, ennemi des Médicis et alliés des Della Rovere, eux-même grands rivaux des Borgia. Ce choix de résidence pour Cesare laisse donc Angelo perplexe. Cesare semble avoir entreprit de faire l'éducation politique d'Angelo et lui offre, la nuit venu, de lui faire visiter le quartier de la rive gauche, un endroit lugubre constitué surtout d'entrepôts et de logements pauvres. Angelo s'étonne de voir un enfant mort flotter dans le eaux du fleuve. “Telle est la triste réalité du monde,” explique Cesare. [ci-contre: pg 201]
Étrangement, dans ce premier volume, Cesare ne semble avoir qu'un rôle secondaire. Ici, Fuyumi Soryo utilise le personnage fictif d'Angelo pour introduire tout l'arrière-plan historique et politique du récit, ainsi que l'ensemble de ses acteurs. Le véritable récit ne commencera donc qu'aux volumes suivants. Mais, même si ce premier volume n'est qu'une introduction, la narration est bien maitrisée et toute l'information nécessaire à la compréhension de l'histoire nous est présenté peu à peu, d'une manière fluide et intéressante. J'avoue toutefois que la naïveté excessive d'Angelo devient, à la longue, un peu agaçante.
L'aspect la plus remarquable de ce manga est sans aucun doute son incroyable qualité artistique. Le dessin est très détaillé et précis. On s'en rend compte dès la couverture. Si les expressions faciales sont parfois un peu répétitives, les traits des personnages sont clairs et agréables. L'auteur semble aussi bien aimer les chevaux car le manga présente plusieurs scènes équestres, qui sont exécuté avec beaucoup de naturel. Et le travail des arrières-plans, tant intérieurs qu'extérieurs, avec ses détails décoratifs et architecturaux, est vraiment excellent. Cesare est donc un manga historique d'un grand intérêt et j'espère bien pouvoir en poursuivre la lecture. Je vous le recommande également.
Pour un complément d'information, je vous réfère à un article sur le site de Ki-oon où l'auteur explique un peu la genèse de Cesare, ainsi qu'à la page dédiée au manga sur le site de l'éditeur japonais (en japonais mais une version française serait en préparation).
Cesare: Il creatore che ha distrutto, vol. 1 (Uno), par Fuyumi Soryo (supervision: Motoaki Hara; traduction: Sébastien Ludmann). Paris, Éditions Ki-oon, mars 2013. 13,2 x 18,0 x 2,6 cm, 228 pg., 7,65 € / $13.95 Can. ISBN: 978-2-35592-507-8. Lecture dans le sens japonais (de droite à gauche) et recommandé pour jeunes adultes (14+).
Pour plus d'information vous pouvez consulter les sites suivants:
Voir aussi mes commentaires sur les volume 2 et volume 3.
CESARE © 2006 Fuyumi Soryo / Kodansha Ltd. All rights reserved. Édition française © 2013 Ki-oon.
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