“Secouru in extremis par Cesare Borgia, le Florentin est invité dans sa somptueuse demeure et, de fil en aiguille, les deux jeunes gens se lient d’amitié. C’est alors que l’Espagnol propose à Angelo de lui montrer la face cachée de la ville, sombre et miséreuse…”
“Fuyumi Soryo lève le voile sur le destin hors du commun de l’énigmatique Cesare Borgia dans un manga d’une richesse historique rare, tout simplement passionnant.”
[ Texte de la couverture arrière ]
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Le second volume de Cesare: Il creatore che ha distrutto (チェーザレ 破壊の創造者 / Chēzare - hakai no sōzō-sha / lit. “César [Borgia]: le créateur qui détruit”) a été prépublié en feuilleton dans le mensuel de Kōdansha Morning avant d'être compilé en tankōbon (volume) en octobre 2006. La version française est parue en mars 2013 chez Ki-oon. Pour plus de détails sur cette série, vous référez à mon commentaire sur le premier volume. [ci-contre: page 200]
Dans ce volume, Cesare prend finalement la place qui lui revient sur l'avant-scène. Il continue sa petite excursion avec Angelo dans les bas-fonds de Pise pour lui faire découvrir la dure réalité de l'époque. Ils voient un groupe de pauvres qui fouillent dans les déchets que les Dominicains leur ont laissé afin d'y trouver de la nourriture. Voulant bien faire, Angelo tente d'offrir un bout de pain à un enfant mais les pauvres se battent pour cette pitance et finalement se tournent contre les deux étudiants qui doivent fuir la scène. Lorsqu'ils se croient sauf, Cesare, outragé de la situation, se lance dans un discours fulminant contre les Dominicains qu'il accuse de maintenir volontairement les pauvres dans la misère alors qu'ils ont les moyens de leur donner une éducation et un travail. Mais alors “ils cesseraient de croire à l'enfer! Et seule la peur de l'enfer pousse les hommes à implorer la miséricorde de Dieu... C'est elle qui confère au clergé toute sa puissance! À croire que la souffrance et la peur est indispensables à la survie de cette Église...” Comme ils ont attiré l'attention sur eux, un groupe de brigands les attaquent mais ils sont sauvé de justesse par l'intervention de Miguel qui veillait discrètement sur son maître.
Au matin, Angelo rejoint Cesare à la cathédrale pour s'excuser de les avoir mis en dangers par son geste irréfléchie et est un peu choqué que Miguel ait tué tous les brigands. Cesare lui explique qu'il était nécessaire de supprimer tous les témoins de l'altercation pour leur sécurité, car les Dominicains n'hésiteraient pas à en faire un prétexte pour attenter à sa vie. Il continue alors son discours de la veille accusant l'Église d'être corrompu jusqu'au Saint-Siège et explique que, si il lui “faut coûte que coûte accéder à la dignité de cardinal“ c'est justement pour “réformer cette curie corrompue”.
L'action se transporte ensuite au Vatican, où le récit lève un peu le voile sur les différents complots qui s'entremêlent dans la lutte pour le Saint-Siège alors que le Pape Innocent VIII est mourant. De retour à Pise, nous suivons Cesare et Angelo à l'université pour assister à une conférence discutant de La divine comédie de Dante et, encore une fois, ils se distinguent par leurs habiles arguments. Puis, ils vont au port pour rencontrer le capitaine Christophe Colomb qui transporte une cargaison de sucre que son père envoi à Cesare pour servir de paiement. Après avoir rencontré l'archevêque de Pise, Raffaele Riario, pour lui acheter des terres en friches sur lesquelles il planifie construire une manufacture de tissu et s'assurer de son support pour la candidature de son père au Saint-Siège, il quitte avec Miguel pour Florence afin de rencontrer Lorenzo de Médicis. Il propose à celui-ci de prendre en charge son projet de manufacture et confirme l'alliance des Médicis et des Borgia afin d'empêcher Giuliano della Rovere, grand ennemi des Médicis, de devenir pape en supportant la candidature de Rodrigo Borgia, le père de Cesare. Lorenzo montre à Cesare “Le Printemps”, un superbe tableau de Botticelli, et lui fait rencontrer l'étonnant Léonard de Vinci (cette scène est disponible sur le site de l'éditeur, dans un extrait de vingt-cinq pages [pg 187-207], ou sur le site de BDgest en un extrait plus court [pg 193-207]). Avant de quitter Florence, Miguel et Cesare assistent à une harangue de Savonarole.
Ce manga est constant dans sa qualité car il excelle toujours à nous offrir non seulement un récit brillant qui semble d'une grande véracité historique mais aussi des illustrations claires, précises et extrêmement détaillées. Avec ce volume, le récit est encore plus sérieux car il nous plonge au coeur même des intrigues politiques de l'époque et demande donc un peu plus d'attention de la part du lecteur. Alors que l'histoire progresse, il devient aussi évident que les auteurs nous propose ici la réhabilitation de Cesare. Ce manga est le fruit de beaucoup de recherches (comme le démontre une bibliographie et un lexique détaillés) et il semble que des études récentes font ressortir un Cesare intelligent et sophistiqué qui ne correspond en rien au clichés négatifs que l'histoire a généralement véhiculée sur lui. On en apprend aussi beaucoup sur l'époque et sur la genèse du manga grâce à un court texte sur Dante et à une entrevue avec les auteurs qui concluent le volume. C'est un manga riche, d'une lecture assez agréable et je le recommande définitivement.
Cesare: Il creatore che ha distrutto, vol. 2 (Due), par Fuyumi Soryo (supervision: Motoaki Hara; traduction: Sébastien Ludmann). Paris, Éditions Ki-oon, mars 2013. 13 x 18 x 2 cm, 236 pg., 7,90 € / $13.95 Can. ISBN: 978-2-35592-508-5. Lecture dans le sens japonais (de droite à gauche) et recommandé pour jeunes adultes (14+).
Pour plus d'information vous pouvez consulter les sites suivants:
Voir aussi mes commentaires sur les volume 1 et volume 3.
CESARE © 2006 Fuyumi Soryo / Kodansha Ltd. All rights reserved. Édition française © 2013 Ki-oon.
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