Monday, March 03, 2014

Les misérables

“Octobre 1815, Jean Valjean, après 19 années de bagne, revient en France, plein de rancunes contre la société. Mais une rencontre va changer sa vie et le transformer en homme de bien. Pourtant, en ces années-là, difficile de fuir son passé...” [ Texte du site de l'éditeur ]

Criminel tu es, criminel tu resteras !

“Sous l'impulsion du lumineux évêque Myriel, Jean Valjean, forçat libéré après 19 ans de bagne, prend la résolution de s'engager sur la voie du bien et de devenir un homme nouveau. Plusieurs années après, alors qu'il a changé de nom et qu'il est devenu maire de Montreuil-sur-Mer, Javert, un ancien gardien du bagne où il a été emprisonné, est nommé en tant qu'inspecteur de police dans cette ville...”

“Un manga inspiré par l'oeuvre magistrale de Victor Hugo, l'un des meilleurs poètes et romanciers français de l'école romantique.”

Tu ne m'échapperas pas, Jean Valjean !

[ Texte de la couverture arrière ]

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ATTENTION: Peut contenir des traces de “spoilers”! Les personnes allergiques à toutes discussions d'une intrigue avant d'en avoir eux-même prit connaissance sont vivement conseillé de prendre les précautions nécessaires pour leur sécurité et devraient éviter de lire plus loin.

Les misérables (まんがで読破 レ・ミゼラブル / Manga de dokuha: re mizeraburu) est le vingt-huitième volume de la collection manga de dokuha (lit. “Lisez en manga”) publiés par East Press en janvier 2009 (le #836 du catalogue de l'éditeur). L'adaptation et le dessin ont été réalisé par le studio Variety Art Works, dont on connait très peu de chose. C'est le troisième titre de la collection a être traduit par Soleil Manga en mai 2011 dans sa collection “Classiques”. J'ai déjà introduit cette collection et commenté quelques uns de ses titres (L'Ancien et le Nouveau Testament de la Bible, À la recherche du temps perdu, Le Capital et Le rouge et le noir). Cette collection reprend en traduction quelques titres de l'impressionnante collection japonaise Manga de Dokuha publiée par East Press, qui se consacre à adapter en manga des classiques de la littérature pour les rendre accessible à un plus large publique.

Cette adaptation en manga de l'oeuvre de Victor Hugo semble être assez fidèle à l'original. Je n'ai bien sûr pas lu Les Misérables dans sa totalité mais j'ai vu suffisamment d'adaptations (cinématographiques, théâtrales, pour la télé, etc.) pour en avoir une assez bonne idée. Le manga suit la structure des cinq livres du roman (quoique le tome IV soit pratiquement absent) et se divise en sept chapitres. Dans “Les chandeliers d'argent” (pg 5), Jean Valjean, qui sort du bagne après dix-neuf ans, frappe à la porte de monseigneur Myrel pour obtenir un gîte pour la nuit. Après un cauchemar où il se rappelle les paroles du gardien Javert, “Criminel tu es, criminel tu resteras,” il ne peut résister à la tentation et s'enfuit en emportant l'argenterie de monseigneur Myrel. Lorsque Valjean est capturé, Myrel dit à la police lui avoir donné l'argenterie et lui remet en plus les chandeliers. “Par cette argenterie je rachète votre âme à l'esprit de perdition (...). Employez cet argent à devenir un honnête homme.” Sur la route, encore confus, Valjean prend par inadvertance la pièce de monnaie d'un jeune savoyard qui porte plainte à la police. Javert jure de le renvoyer au bagne. Dans “Fantine” (pg 28), quelques années plus tard, Valjean a changé son nom pour M. Madeleine et est maintenant maire de Montreuil-sur-mer. Alors que M. Fauchelevent se retrouve coincé sous sa charrette [ci-contre: pg 42], Valjean utilise sa force extraordinaire pour le libérer, et Javert, qui vient d'être nommé inspecteur de police de la ville, est témoin de la scène. Il commence à soupçonner la véritable identité du maire. Fantine perd son travail à la fabrique de bijoux de la ville car la gérante découvre qu'elle a un enfant hors mariage. Mais les Thénardier, qui gardent sa fille Cossette, ne cessent de lui demander de l'argent pour prendre soin d'elle et Fantine, qui est malade, doit vendre ses cheveux, ses dents et même se prostituer pour les payer. Après une bagarre, elle est arrêté par Javert mais Valjean use de son autorité de maire pour la faire libérer.

Dans “La confession de Jean Valjean” (pg 68), lorsqu'il apprend qu'un innocent a été arrêté parce qu'on l'a pris pour lui, Valjean se rend au procès et se dénonce. Il promet à Fantine, qui est sur son lit de mort, qu'il s'occupera de Cossette. Dans “Cossette” (pg 88), il se rend chez les Thénardiers et leur “achète” Cossette. Poursuivi par Javert, il se réfugie avec elle dans un couvent où, par pur hasard, le père Fauchelevent travail comme jardinier. Dans “Amour et révolution” (pg 108), Cossette a grandi et ne désir pas prendre le voile. Valjean (qui se cachait au couvent sous l'identité du frère de M. Fauchelevent) et sa “fille” s'installent donc dans une maison dans Paris. Elle croise Marius qui en tombe amoureux. Le jeune homme fait partie d'un groupe secret qui défend les droit du peuple et prône la révolution [ci-contre: pg. 118]. Toutefois Javert a un espion au sein du groupe et le surveille. Marius retrouve Cossette et lui déclare son amour. Le couple se rencontre clandestinement dans un parc. Valjean, qui sent la révolution venir et craint que Javert ne les retrouve, décide de quitter la France pour l'Angleterre.

Dans “La barricade sanglante” (ci-bas: pg 140-141), Javert retrace Valjean grâce à son espion. Cossette laisse une note à Marius pour l'avertir de son départ. Le couple se rencontre une dernière fois, mais Marius, qui a découvert que son groupe est infiltré, décide de retourner à la barricade pour en avertir ses camarades. Celle-ci est assiégé par l'armée mais les révolutionnaires ont capturé Javert. Valjean vient à la barricade pour sauver Marius. Il libère Javert et, alors que la barricade cède sous les coups de canon, il s'échappe par les égouts avec Marius blessé. Dans “La dernière aube” (pg 172), Javert rattrape Valjean et Marius. Valjean supplie Javert de l'aider à sauve Marius. Il l'amène auprès et Cossette et fait appeler un médecin. Valjean retourne voir Javert qui est surpris qu'il n'ait pas chercher à s'échapper. Javert, qui comprend que Valjean est un homme bon et que toutes ces années ses convictions ont été fausses, décide de se suicider en se jetant dans la Seine. “Aimer les gens… voilà la seule vérité qui compte.”


Je n'ai jamais aimé Les misérables car j'ai toujours trouvé que son histoire faisait beaucoup trop… misérabiliste. J'ai donc été plutôt surpris de trouver cette adaptation bonne. Le dessin, sans être extraordinaire ou même beau, est toutefois agréable mais surtout efficace. Et le manga fait une excellente synthèse du roman (bien sûr des pans de l'Histoire sont passé sous silence et il y a quelques divergences avec l'original—qui sont d'ailleurs indiqué par des notes) et rend même l'histoire étonnamment intéressante. La préface par Soleil Manga exprime d'ailleurs assez bien cela:
“À la lecture de ce manga, on se demande : mais comment ont-ils fait? Comment ont-ils réussi à si bien retranscrire ce roman colossal de 1500 pages en seulement 200 de bande dessinée ? Sans fausses notes ? Avec tant de poigne et en même tant de simplicité dans le texte et dans l'image ? Évidemment, ce serait mentir que de dire que tout y est. Car en effet, nous y trouvons nombre d'ellipses et de petits arrangements. Mais c'est dans le choix des passages, des images et dans le système de narration que s'illustre la réussite de ce manga. (…) cet ouvrage demeurera une excellente porte d'entrée à tous les jeunes gens et les moins jeunes souhaitant découvrir cette histoire. Pourquoi ? Peut-être grâce au recul que nous, occidentaux, ne pouvions avoir. Peut-être parce que cette approche nippone apporte un regard nouveau et en même temps très juste sur un objet que nous ne connaissons que trop bien et peut-être dont nous nous étions lassés.”
La préface nous dit aussi que ce manga “n'a pas pas pour but de remplacer l'oeuvre de Victor Hugo” mais plutôt “de provoquer l'envie de lire cette fabuleuse oeuvre dans le texte.” C'est donc assez réussi et je vous en recommande donc la lecture.

Les misérables, écrit par Victor Hugo, adapté et illustré par Variety Art Works (traduction: Anne Mallevay). Toulon, Soleil Manga (Coll. Classiques), mai 2011. 12,8 x 18,2 x 1,5 cm, 192 pg., 6,95 € / $12.95 Can. ISBN: 978-2-30201-377-3. Lecture dans le sens occidental (de gauche à droite) et recommandé pour jeunes adultes (14+).
Pour plus d'information vous pouvez consulter les sites suivants:

Manga de dokuha: Les misérables by Victor Hugo © Variety Art Works • East Press Co., Ltd. All rights reserved. Édition française © 2011 MC Productions.

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