“Et puis, la famille du jeune homme vivant à Paris et n'étant pas venue au mariage, Zlabya et son mari partent en voyage de noces à Paris. Avec le rabbin, sa malle pleine de livres et son chat. Lequel chat, dans sa grande sagesse, sent bien que ça n'emballe pas les jeunes mariés, tout ce tintouin. Bref, après un voyage emmitouflé comme s'il allait affronter les rigueurs du pôle Nord, le rabbin débarque à Paris et découvre la ville, la pluie, la Seine — "Les pauvres, même pas ils ont la mer" — et la transgression, en se tapant une orgie pas cachère du tout un soir de Shabbat.”
“Pendant ce temps, le chat trouve enfin quelqu'un à qui parler : un chien à peu près aussi joli que lui. Revoilà la smala merveilleuse, avec son rabbin infiniment émouvant et casse-bonbons, et son chat unique dans les annales de la bande dessinée.”
“Profondeur et légèreté, ironie et tendresse, sensualité du dessin — Sfar sous la pluie, avec ses personnages en détresse, reste à la hauteur de sa réputation de fabuleux conteur.”
[ Texte du site de l'éditeur ]
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ATTENTION: Peut contenir des traces de “spoilers”! Les personnes allergiques à toutes discussions d'une intrigue avant d'en avoir eux-même prit connaissance sont vivement conseillé de prendre les précautions nécessaires pour leur sécurité et devraient éviter de lire plus loin.
Zlabya et le jeune rabbin se sont marié. Comme le père du marié n'avait pas pu venir aux noces, ils vont le rejoindre à Paris pour le voyage de noce. Le rabbin Sfar n'aime pas la grisaille de Paris et il est maussade. Alors, au lieu d'aller manger avec la belle-famille, il part de son côté, seul dans une Paris pluvieuse, espérant peut-être rencontrer son neveu Rebibo parti à Paris pour devenir chanteur. Naïf et un peu perdu dans la capital de l'empire colonial, le rabbin et le chat vivront toute une aventure — quoique pas très cachère. Ils retrouveront même le neveu Rebibo qui s'est adapté à la vie parisienne même s'il n'est qu'un chanteur de rue et qu'il doit faire l'arabe — car pour faire le juif il faut l'accent polonais et qu'il ne sais pas le faire. Un juif du Maghreb ça n'intéresse personne. Il trouvera tout même une place dans un cabaret. Le rabbin rencontre finalement le beau-père, qui n'est pas très pratiquant et qui se demande ce qui a prit à son fils de devenir rabbin.
À travers les contrastes que lui a offert ce bref exode dans la capitale coloniale, le rabbin acquiert une nouvelle perspective sur sa vie. Tout était si différent à Paris: même les juifs n'y prient pas comme ceux d'Algérie. Et beaucoup ne semblent même pas être pratiquant. Ceux qui ne respectent pas la Torah, qui est le mode d'emploi de l'existence d'un bon juif, devraient donc être plus malheureux que lui. Et pourtant ils ne semblaient pas vivre moins bien que lui. Alors, si l'on peut être heureux sans respecter la Torah, pourquoi se fatiguer autant à appliquer tous ces préceptes qui nous compliquent tellement la vie? Il ne sais pas. Nouvelle sagesse, excès de tolérance, crise de foi? Qui sait?
Étrangement, tant le rabbin que le beau-fils ne sont guère sympathique dans cette histoire. Mais c'est la perspective du chat, qui est le narrateur, qui préfère sa maitresse et la belle-mère. Le récit est plus sombre, tant graphiquement que moralement, dans ce troisième volume. Un peu moins intéressant mais l'histoire reste amusante, intriguante même considérant le force du regard critique que l'auteur porte sur la société et la religion. Mais je n'éprouve toujours pas beaucoup enthousiasme envers ce style graphique, qui est encore un peu brouillon, mais qui me semble tout de même s'améliorer. À moins que je m'y sois simplement habitué. Néanmoins une bonne lecture.
Le chat du rabbin 3. L' Exode, par Joann Sfar (couleur par Brigitte Findakly). Paris, Dargaud (Coll. Poisson Pilote), octobre 2003. 22.7 x 30 cm, 48 pg., 11.99€ / $19.95 Can. ISBN: 9782205054972. Recommandé pour adolescents (12+).
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Voir aussi mes commentaires sur les volumes précédents:
Le Chat du Rabbin © 2009-2013 Dargaud et Joann Sfar.
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